NON MAIS OUI
Je vous soutiens, chacun de vos pas, ceux de chacun de vous, ma pensée marche à vos côtés. J'ai décidé de ne pas y aller demain. je n'irai pas manifester. En grève je ne peux pas l'être, j'ai démissionné le 17 janvier. J'aurai pu rebosser depuis hier mais j'ai dit que jeudi ma religion m'empêcherait de venir bosser, j'ai pas été prise. Normal. J'ai trouvé autre chose. La précarité t'en trouve toujours. 17h par semaine. Je vais encore vendre closer.
J'ai décidé de ne pas y aller. Mon porte feuilles aussi. 60 bornes pour aller manifester, pareil dans l'autre sens. J'ai les moyens de ma lutte, pas de celle commune. J'ai les moyens de dire non. Non en un employeur, non quand on veut me refiler une mutuelle à la place de mon salaire, des tickets restos à la place de mon salaire, non à ce qui t'attache un peu trop dans la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non aussi à mon banquier, chaque mois, quand je viens retirer tout ma paie, chaque mois, ma paix. Ca m'oblige à pas être trop bien payé, à pas tomber dans la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non à sa CB et son chéquier, mon argent n'est pas en plastique, encore moins en papier. Je dis non à la propriété à part mon corps, je n'ai rien à privatiser. Je dis non à l'épargne, il t'attache à l'avoir, il gangraine ton être par la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non à l'héritage, il défi toute les lois de l'égalité pour se vautrer dans le carnage de la reproduction sociale. Je peux me donner, pas me vendre. Je dis non à des bétises, un gilet jaune et un triangle. Pourquoi obéïr à des bétises ? Je dis non aux assurances, elles me vendent la peur, celle de perdre, celle qui t'empêches de dire non. L'Etat me vole assez chaque jour. Je dis non au répit de la normalité, dire oui serait facile, mais la peur me fait peur... Je dis non chaque jour, pas par envie de contradiction, par un besoin alliénant de liberté. Je n'aime pas ce monde, comment peut-on l'aimer. De ses sociétés je m'en suis exclue, n'acceptant d'elles que le besoin primaire et instinctif de survie. Je n'y prend plus part depuis longtemps, socialement et humainement. Je détache mon corps quelques heures par jour pour le laisser libre de son enferment. Il va travailler, moi je reste à côté. Pour le remercier je lui offre le luxe du non, du temps, du temps pour dire non. Je n'ai rien à bruler, rien à réclamer, plus rien à revendiquer, juste un non. Un non quotidien et brutal pour qui le prononce. La société n'aime pas qu'on lui résiste. Mais je n'ai trouvé que ça, lui couper les vivres même si elle déploie toute son hardeur pour m'empêcher de vivre. Je comprends votre non commun de demain, je l'espère étourdissant et brutal pour celui qui le reçoit. Ce que j'aime le plus dans l'histoire c'est que mon pays s'endort ce soir dans ce grand non, dans cette capacité de révolte et de justice, ce besoin de colère revigorante. Il s'endort dans un espoir de lutte utile et grandiose. Comme je lui souhaite de beaux rêves...Mais après ce cri essentiel et unanime, n'oubliez pas le votre, tout petit, silencieux mais peut-être le plus assourdissant. Votre non quotidien. Ne l'oubliez pas, surtout, qu'ils s'inscrivent en vous à chacunde vos pas sur le bitume.Un petit non, tous les jours. Un qui pourra nous rassembler enfin pour un grand oui commun et unanime. Car au final le grand non de demain n'est que la somme de nos petits oui quotidiens. Des oui chuchotés pour soit disant une tranquillité. Des oui servilisant et abusifs pour celui qui le prononce. Des ouis qui donnent les pleins pouvoirs à celui qui le reçoit. Demain n'est pas un non national, c'est autre chose. le problème dépasse largement nos frontières, je ne l'apprend à personne. C'est un système entier,nourrit de petits oui précédés fatalement de la mention "lu et approuvé", gare à ceux qui ne savent pas signer...Criez et hurlez demain, jusqu'à mes oreilles perdues dans la campagne. Mais n'oubliez pas...dès vendredi...assumez sinon c'est un cri vain et sans echos. N'oubliez pas que votre non collectif de demain cherche comme 1ere réponse vos non courageux des autres jours, celui qui vous ote peu à peu, la peur de perdre. Celui qui permettra peut-être un jour que tout le monde y gagne...
J'ai décidé de ne pas y aller. Mon porte feuilles aussi. 60 bornes pour aller manifester, pareil dans l'autre sens. J'ai les moyens de ma lutte, pas de celle commune. J'ai les moyens de dire non. Non en un employeur, non quand on veut me refiler une mutuelle à la place de mon salaire, des tickets restos à la place de mon salaire, non à ce qui t'attache un peu trop dans la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non aussi à mon banquier, chaque mois, quand je viens retirer tout ma paie, chaque mois, ma paix. Ca m'oblige à pas être trop bien payé, à pas tomber dans la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non à sa CB et son chéquier, mon argent n'est pas en plastique, encore moins en papier. Je dis non à la propriété à part mon corps, je n'ai rien à privatiser. Je dis non à l'épargne, il t'attache à l'avoir, il gangraine ton être par la peur de perdre, celle qui t'empêches de dire non. Je dis non à l'héritage, il défi toute les lois de l'égalité pour se vautrer dans le carnage de la reproduction sociale. Je peux me donner, pas me vendre. Je dis non à des bétises, un gilet jaune et un triangle. Pourquoi obéïr à des bétises ? Je dis non aux assurances, elles me vendent la peur, celle de perdre, celle qui t'empêches de dire non. L'Etat me vole assez chaque jour. Je dis non au répit de la normalité, dire oui serait facile, mais la peur me fait peur... Je dis non chaque jour, pas par envie de contradiction, par un besoin alliénant de liberté. Je n'aime pas ce monde, comment peut-on l'aimer. De ses sociétés je m'en suis exclue, n'acceptant d'elles que le besoin primaire et instinctif de survie. Je n'y prend plus part depuis longtemps, socialement et humainement. Je détache mon corps quelques heures par jour pour le laisser libre de son enferment. Il va travailler, moi je reste à côté. Pour le remercier je lui offre le luxe du non, du temps, du temps pour dire non. Je n'ai rien à bruler, rien à réclamer, plus rien à revendiquer, juste un non. Un non quotidien et brutal pour qui le prononce. La société n'aime pas qu'on lui résiste. Mais je n'ai trouvé que ça, lui couper les vivres même si elle déploie toute son hardeur pour m'empêcher de vivre. Je comprends votre non commun de demain, je l'espère étourdissant et brutal pour celui qui le reçoit. Ce que j'aime le plus dans l'histoire c'est que mon pays s'endort ce soir dans ce grand non, dans cette capacité de révolte et de justice, ce besoin de colère revigorante. Il s'endort dans un espoir de lutte utile et grandiose. Comme je lui souhaite de beaux rêves...Mais après ce cri essentiel et unanime, n'oubliez pas le votre, tout petit, silencieux mais peut-être le plus assourdissant. Votre non quotidien. Ne l'oubliez pas, surtout, qu'ils s'inscrivent en vous à chacunde vos pas sur le bitume.Un petit non, tous les jours. Un qui pourra nous rassembler enfin pour un grand oui commun et unanime. Car au final le grand non de demain n'est que la somme de nos petits oui quotidiens. Des oui chuchotés pour soit disant une tranquillité. Des oui servilisant et abusifs pour celui qui le prononce. Des ouis qui donnent les pleins pouvoirs à celui qui le reçoit. Demain n'est pas un non national, c'est autre chose. le problème dépasse largement nos frontières, je ne l'apprend à personne. C'est un système entier,nourrit de petits oui précédés fatalement de la mention "lu et approuvé", gare à ceux qui ne savent pas signer...Criez et hurlez demain, jusqu'à mes oreilles perdues dans la campagne. Mais n'oubliez pas...dès vendredi...assumez sinon c'est un cri vain et sans echos. N'oubliez pas que votre non collectif de demain cherche comme 1ere réponse vos non courageux des autres jours, celui qui vous ote peu à peu, la peur de perdre. Celui qui permettra peut-être un jour que tout le monde y gagne...