COPIES QU'ON FORME....
J'aurai aimé que la bétise de faire des enfants dans ce monde suffise à nous obliger à la démesure de l'espoir et la contrainte de la lutte. J'aurai aimé que l'inconscience égoïste d'enfanter nous donne la conscience et l'évidence de construire un avenir heureux. Que pour nos enfants nous rêvons d'un monde en paix, libre, serein. Que pour nous enfants nous voulons offrir douceur, joies et rires. Que pour nous enfants nous tremblons face à la possible violence, l'humaine connerie, que nous voulons leurs vies sans heurts, sans fracas, sans pertes. Que nous les pensons libres et émancipés, que leur innocence ne soit jamais coupable, que nous les révons d'être sans se faire avoir. Du moins c'est que je souhaite en tant que maman. Je sais l'impossible, qu'importe, si je ne rêve en grand, j'ai peur qu'il reste petit...Malgré, je sais fatalement le cuir qu'il devra se tanner s'il veut juste survivre. Je sais les larmes et la rage qu'il devra chacher si il ose comprendre. Je sais la peur et le désespoir qui l'attendent de devoir tant souffrir pour mériter de vivre, je sais la lacheté et l'ignorance qui lui feront de l'oeil, je sais la facilité à la soumission pour une illusion de liberté. Mon seul devoir est de mettre assez de courage dans mon amour pour le laisser s'appartenir. Et c'est peut-être de là que nous fautons, par manque de courage, par peur que nos enfants s'appartiennent. Alors vite nous leur montrons la peine et notre bétise reine. Regarde papa, regarde maman, avec un peu de chance, tu seras pareil quand tu seras grand.